Martin Maréchal Europe,Journalisme Quatre journalistes européens assassinés en un an

Quatre journalistes européens assassinés en un an

Les risques du journalisme d’investigation en Europe

Jan Kuciak (et sa compagne), 27 ans, Slovaquie, Assassiné le 21 février 2018

Il enquêtait sur la corruption et l’évasion fiscale de son pays. Aucun coupable n’a été identifié. Cet assassinat a provoqué la plus grande mobilisation citoyenne de l’époque moderne du pays, provoquant la démission du gouvernement social-démocrate de Robert Fico.

 

Daphne Caruana Galizia, 53 ans, Malte, Assassinée le 16 octobre 2017

Elle enquêtait sur la corruption et blanchissement d’argent, En 2017, elle prétend que l’entreprise maltaise Egrant, qui apparaît dans les Panama Papers, appartient à l’épouse du premier ministre Joseph Muscat. Elle avait notamment accusé l’épouse du Premier ministre, Michèle Muscat, d’avoir ouvert un compte au Panama pour y abriter des pots-de-vin versés par l’Azerbaïdjan. Ce scandale entraîne la tenue de nouvelles élections, qui ne causent cependant pas la chute du gouvernement.

Elle fut l’objet de plusieurs menaces (tentative d’incendie, chien égorgé ou encore voiture brûlée). Aucun coupable identifié.

 

Kim Wall, 30 ans, Suède, Assassinée au Danemark en aout 2017

Elle souhaitait réaliser le portrait du Danois Peter Madsen, dit le « savant fou ». Le 26 septembre 2018, Peter Madsen est condamné à la réclusion à perpétuité.

 

 

Viktoria Marinova, 30 ans, Bulgarie, Violée en assassinée le 6 octobre 2018

Elle investiguait sur la corruption sur la gestion des fonds européens. Le suspect est interrogé par les enquêteurs en Allemagne, ce qui pour beaucoup de Bulgares est une bonne chose car l’enquête n’aurait peut-être moins abouti si celle-ci était restée en Bulgarie.

 

Le 16 octobre 2018 a eu lieu à Bruxelles un hommage pour « l’anniversaire » de l’assassinat de Daphne Caruana Galizia.

Aujourd’hui, les journalistes d’investigation s’organisent en réseaux pan-européen. 45 journalistes provenant de 18 journaux différents travaillent en réseau afin de mettre leur resources en commun, mais surtout pour se protéger.

Il est temps que la peur change de camp. Car il est facile d’intimider un journaliste isolé, mais beaucoup plus difficile de faire taire un collectif présent dans plusieurs pays. Le meilleur baromètre de l’état de santé de notre démocratie, est la liberté et l’indépendance de la presse. C’est vrai au niveau national, c’est vrai au niveau européen.

N'hésitez pas à partager !

Publications semblables